Sophrologie, vous avez dit sophrologie ?
« La sophrologie est l’étude de la conscience humaine et des valeurs existentielles de l’être » (Alfonso Caycedo – 1994).
La sophrologie est fondée au début des années soixante à Madrid par Alfonso Caycedo (1932-2017), un neuropsychiatre colombien d’origine basque espagnole né en 1932 à Bogotá (Colombie). Il crée le néologisme SOPHROLOGIE, science qui étudie la conscience en harmonie entre le corps et l’esprit, à partir de l’étymologie grecque SOS (équilibre, harmonie, sérénité), PHREN (diaphragme, esprit, conscience), et LOGOS (science, étude, discours). L’école française définit la sophrologie comme « l’étude de la conscience et de ses modifications par des moyens physiques, chimiques et psychologiques, dans un but pédagogique, thérapeutique et prophylactique ».
Cela veut dire que la sophrologie n’est pas qu’une technique de relaxation. C’est une méthode d’accompagnement pédagogique, prophylactique et thérapeutique dans tous les domaines et les événements de la vie.
Elle nous permet de renforcer l’équilibre entre nos émotions, nos cognitions et nos comportements, d’accéder à nos ressources pour mobiliser notre capacité d’adaptation et d’action et ainsi améliorer nos conditions de Vie. Elle trouve sa place dans les sphères personnelle, familiale, professionnelle, sportive, associative, etc. Elle étend ses champs d’application aussi variés que la gestion du stress, le sommeil, la préparation d’événements importants (compétition, examens, entretien), l’accompagnement médical et la gestion de la douleur (opération, accouchement, convalescence), la gestion des phobies, des addictions, des angoisses, l’accompagnement des événements et des accidents de la vie, etc.
C’est aussi une porte d’entrée vers la connaissance de soi, qui nous aide à mieux nous connaître pour nous libérer de nos conditionnements et de nos peurs, de nos incompréhensions face aux épreuves de la vie pour progresser vers plus de liberté, d’autonomie. Elle nous permet ainsi de vivre notre Etre plus authentiquement, d’ouvrir notre conscience pour prendre les rênes de notre Vie, pour être plus proche de soi, de nos valeurs et de nos aspirations profondes, avec les autres et dans le monde qui nous environne. La sophrologie est un art de vie qui relie la tradition occidentale et la tradition orientale adaptée aux occidentaux. A travers une pratique quotidienne, elle développe la santé, la paix et l’harmonie de l’Etre humain, elle réconcilie l’individu avec lui même et fait rejaillir l’élan vital dans l’existence. Elle est une philosophie de vie, une voie du milieu.
Les origines de la méthode
Dans les années 60, Caycedo souhaite faire évoluer les méthodes utilisées en psychiatrie et cherche à se démarquer de l’hypnose classique utilisée dans ce domaine. Il part en recherche et voyage en Europe et en Orient (Inde et japon). Il s’initie à différentes techniques ancestrales de relaxations orientales (yoga, la méditation, le zen) et élargie ses sources d’inspirations (Bouddhisme, Indouisme, Védas). Il crée ainsi un pont entre des techniques Orientales et Occidentales, une méthode adaptée à tous publics, basée sur des exercices de respiration associés a des mouvements corporels et des méditations guidées. Cette méthode c’est la relaxation dynamique, elle exerce une action sur le tonus physique qui est directement en relation avec le tonus mental, qui agit réciproquement à son tour sur le tonus physique. Elle permet progressivement d’entrer en contact avec notre univers intérieur, d’ouvrir notre conscience et d’éveiller notre spiritualité.
La sophrologie trouve donc ses origines dans la rencontre des traditions des 2 hémisphères : Orient et Occident.
– L’Occident: la philosophie grecque (Socrate et Platon), la phénoménologie européenne et le comportementalisme de Bertrand Russel et Edmund Husserl, l’hypnose Ericksonienne, le Training Autogène du Dr Schultz, la relaxation progressive de Jacobson, la bio-énergie de Lowen, la psychanalyse de Sigmund Freud, de Jacques Lacan, de Carl G. Jung
– L’Orient : les Védas, le yoga, la méditation bouddhiste tibétaine, les ashrams Indous, le tantrisme, le zen Japonais.
Caycedo a ainsi su adapter et rendre plus accessibles à notre esprit occidental les techniques originelles, en abandonnant notamment l’aspect philosophique et religieux initial, puisqu’il s’agit alors véritablement d’élaborer une science. La plupart de ces techniques et de ces procédés sont utilisés depuis des millénaires et sont à l’origine de toutes les méthodes de relaxation, et se retrouvent dans des pratiques comme le yoga, la méditation, le Qi Gong, la plupart des arts martiaux ou encore le Taïchi.
La méthode repose sur 2 ensembles de techniques : les exercices de relaxation dynamique (RD), qui associent respiration et mouvements corporels pour un meilleur développement de la conscience, qui constituent donc le travail de fond, et les séances de sophronisation, méthode statique, plus méditative, mobilisant l’imaginaire par des techniques de visualisation en conscience modifiée, qui permettent de créer des expériences optimisant nos potentiels.
La sophrologie est une méthode d’évolution globale de l’Etre humain qui intègre les principes de l’hypnose Ericksonienne et de la méditation. Aussi elle précède les techniques spécifiques de pleine conscience et de cohérence cardiaque, qui puisent leurs fondements dans ces mêmes sources. Il s’agit d’une méthode apolitique et n’appartenant à aucune confession, au moyen de laquelle chacun est libre de vivre la spiritualité et les croyances qui lui sont propres. Il s’agit d’explorer les domaines de la relaxation, de la concentration, de la contemplation et de la méditation en tant que ressources pour l’évolution de l’Etre humain.
L’évolution de la sophrologie
En 1966, la Société Française de Sophrologie (SFS) voit le jour sous l’impulsion de médecins, de chirurgiens dentistes et de sophrologues en recherche d’enrichissement et d’ouverture de la sophrologie quant à ses applications. Notons la présence du Dr Jacques Donnars pour son approche humaniste et spiritualiste, du Dr Raymond Abrezol pour ses travaux sur l’accompagnement des sportifs, et le Dr Jean Pierre Hubert pour les apports de la psychanalyse. La sophrologie grandit, Caycedo et le Dr Jean Pierre Hubert crée le 1er centre de sophrologie à Paris en 1971, et le premier congrès mondial de la Sophrologie a lieu en 1972.
Dès 1978 des désaccords de fond sur la place et le rôle de l’inconscient dans la pratique, ainsi que sur la nature et la destinée de la sophrologie naissent entre Caycedo et les pionniers de la SFS. En 1982, portée par une grande ambition d’ouverture et au regard de ses domaines d’applications de plus en plus larges, la Sophrologie s’enrichie des apports de la bioénergie, de la dimension thérapeutique découvrante, du comportementalisme et de l’intégration du rôle de l’inconscient en tant que réservoir de ressources. Caycedo préféra rester sur sa ligne propre.
La Sophrologie Française, désormais orientée en tant que discipline thérapeutique complète, est en continuelle évolution ce qui lui permet une grande adaptabilité, notamment grâce aux découvertes actuelles dans les domaines des neurosciences et des thérapies brèves. En 1999, le Dr Jean Pierre Hubert fonde l’Ecole Française de Sophrologie à Paris, et la FESAC avec Ghylaine Manet qui anime l’école de Nouméa, ou j’ai découvert la sophrologie en 2010 et réalisé ma formation en 2015.
La sophrologie se place librement au centre de l’existence
La Sophrologie Française est dans son essence une sophrologie dynamique, elle prend sa place dans la vie et permet d’évoluer concrètement dans ses conditions de vie. Elle se positionne au centre de l’existence, elle évite les extrêmes, c’est à dire qu’elle n’est ni dans le coaching directif dénudé de la dimension holistique de l’homme, ni dans la méditation intensive à huis clos et coupé de la vie réelle. La pratique ne contient pas de posture ni de dogme, elle intègre la dimension corporelle par des exercices physiques et la dimension de l’esprit par des états de conscience modifiés et la méditation guidée, où le sujet reste toujours acteur de ce qu’il vit. Elle ne génère aucune dépendance, il s’agit de devenir autonome, de développer des savoirs-êtres fidèles à nos valeurs profondes, d’être dans notre véritable nature et de développer une communication harmonieuse en toute situation de la vie. Elle propose de construire un chemin personnel d’entraînement et d’évolution visant à se donner les moyens d’une vie plus en accord avec soi même.
La sophrologie c’est ici et maintenant, dans le réel de la vie quotidienne
A la différence des courants orientaux, la sophrologie à donc la volonté d’être utile dans un monde occidental moderne, tant dans la vie privée quotidienne que dans le monde du travail. La pratique des courants orientaux émerge dans le « ici et maintenant spirituel », alors que le courant occidental au travers de la Sophrologie émerge dans le « ici et maintenant en situation », dans la vie quotidienne et professionnelle et non pas à l’écart du monde dans un ashram ou un lieu de méditation fermé.
Il s’agit bien de mieux vivre dans ce monde, avec soi même et avec les autres.
Alexandre Jacquelin
Thérapeute Humaniste et experienciel
ACP/Focusing, Sophrologie, Méditation
Consultations, ateliers, stages
Tel. 06 37 82 57 21
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